mardi 7 août 2007

Un sucre ou deux dans votre Luwak ?

Il fallait que j'en parle.

C'est arrivé un jour où des amis (des vrais qui ont pas peur de la route) sont venus me visiter au pays de Lululand, riante contrée mal connue et que je n'encourage d'ailleurs pas à connaître.

Comme les activités au Lululand sont légion, nous avons tout naturellement atterri dans un endroit tout à fait original, à savoir un café ; pour ne pas le nommer, le petit café Knopes.

Ayant testé la totalité des cafés disponibles dans la boutique, je demandais à la charmante chef du magasin de m'indiquer une nouveauté quelconque, genre un audacieux "café du mois" ou assimilé.

C'est alors qu'est entré dans notre vie le Kopi Luwak.

Et croyez-moi, quand vous n'êtes pas préparés, ça fait tout drôle.

Pour commencer soft, je vous dirais que Kopi veut dire café en Indonésien. Jusque là, rien de très exotique, on a appris à dire café en Indonésien, on est content, ça sera difficile à caser, mais on est content.

Là où ça se corse, c'est quand intervient le Luwak.

Parce que le Luwak, ce n'est pas le nom Indonésien de l'arabica, pas plus que du robusta, non, le Luwak désigne une bestiole, une civette asiatique même figurez-vous.

Cet animal sélectionne les grains de café, les mange et les rejette dans la nature (par les voies naturelles, oui, vous avez bien compris).

Mais alors quel rapport avec le "café du mois" ?

Il faut savoir, cher lecteur, que la perversion humaine n'a que peu de limites et en tout cas pas celle de tester les mets les plus absurdes.

C'est ainsi qu'un jour une personne (très très déconstruite j'imagine) a décidé de ramasser les déjections de Luwak, les a lavées, torréfiées et moulues pour s'offrir une merveilleuse tasse de café : "Hum, ce Kopi a un goût de chocolat intense, je dois faire partager cette saveur au monde entier".

Il se peut aussi que le bipède en question ait plutôt décidé de se venger du monde entier en balançant sur le marché le breuvage le plus gore de toute l'histoire de l'humanité.

On ne saura jamais.

Mais aujourd'hui, au petit café Knopes et dans bien d'autres endroits, on se dispute quelques grammes de Kopi Luwak pour vivre un instant de pur éveil des sens (je cite les gens autorisés qui narrent ce café au parfum intense, avec un arrière-goût de terre humide dont les grains subissent une fermentation naturelle dans l’appareil digestif, la décomposition des protéines leur conférant ainsi une saveur suave quasi chocolatée).

100 kg de production mondiale annuelle. Jusqu'à 1.000 dollars le kilo.

Je pense que ce jour là, nous avons sûrement bu un faux Luwak.

C'est peut être mieux ainsi.

3 commentaires:

Anonyme a dit…

Holalaaaa !!

Que c'est petit le Luwak t'as vu ?! Ca mache ses petites graines avec ses p'tits crocs houuuuu que c'est petiiiiiit ^^

Héhé ! Sinon je vais chercher des infos sur la tomates des Galapagos et je vais te les envoyer tu verras ca vaut le detour aussi :P

Anonyme a dit…

Pour un avocat/philosophe, ça doit être une source inépuisable de fascination:

"Comment je me suis fait coiffer par un Luwak dans la course au travail".

"Vous trouvez mon taux horaire obscène? Il faut bien que je paie celui de mon Luwak, etc.

Lee-lix a dit…

Je ne connais que les Canadiens pour oser parler de taux horaire pour un avocat avec autant de décontraction :)

En France ce serait presque incongru (à mon grand dam d'ailleurs) : expliquer ses charges de Luwak au client, c'est tellement déplacé...

Merci pour ce passage rafraichissant :)

Salut le Couébec !